La vulnérabilité des mamans accueillies a fait ressentir le besoin du soutien d’une sage-femme au sein de nos maisons. Depuis 2024, grâce à deux généreux mécènes, dont la Fondation Crédit Agricole Solidarité et Développement, une sage-femme a rejoint notre équipe éducative 2 jours par semaine. Témoignage.
Mon rôle au quotidien est d’être à l’écoute de chaque maman pour répondre à ses inquiétudes et questions. Je suis là pour assurer la préparation à l’accouchement, aux soins de puériculture, aborder les questions autour du fonctionnement du corps de la femme, et, ponctuellement, assurer des prescriptions. Dans la maison postnatale : j’écoute les récits de l’accouchement, j’accompagne les soins du nouveau-né, son sommeil, l’allaitement et la nutrition, le suivi des suites de couches, je repère les petites pathologies et apprends aux mamans à favoriser l’éveil de leur enfant.

Une préparation à la naissance rendue plus délicate que pour la plupart des femmes car leurs parcours de vie particuliers, traumatisants ou marqués par des violences et des conduites à risques les fragilisent. Leurs jeunes âges et leurs situations ne leur permettent pas de rejoindre des groupes de mamans “ordinaires” à l’hôpital pour se préparer à la naissance. Elles ont plus
d’angoisses et moins de connaissances que beaucoup de femmes. Pour certaines d’entre elles, la barrière de la langue et de la culture peut aussi compliquer cette préparation.
Après la naissance, les premiers signaux d’inquiétude ou d’encouragement sont ceux observés dans le très quotidien : le soin, l’alimentation, l’éveil du bébé. Je les accompagne aussi dans leur intimité et je peux ainsi repérer un bébé tendu, un portage inadapté ou au contraire encourager une dyade “mère-enfant” épanouie et sereine.
Cette présence complète utilement le rôle de nos partenaires extérieurs (la PMI, la maternité…). J’ai le temps de m’asseoir aux côtés de la maman, de discuter avec elle, la confiance se crée. Mon observation est plus précise et me permet de répondre à toutes les questions qu’elles osent plus
facilement poser. N’ayant pas de rôle éducatif, certains conseils passent mieux, je peux être comme une grande soeur qui s’émerveille avec elle, les écoute, les encourage… Tout en leur apportant l’expertise d’une sagefemme. Nous formons une équipe autour du bébé !